<aside> 📌 Dernière mise à jour 14 juillet 2023.
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La dénomination « beurre » ****est réglementée, et réservée au produit laitier, de type émulsion d'eau dans la matière grasse, obtenu par des procédés physiques, dont les constituants sont d'origine laitière. Il est fabriqué à partir de crèmes, le cas échéant pasteurisées, congelées ou surgelées.
Avec ou sans qualificatif (demi-sel, salé, …), le beurre doit être composé de:
Il faut 22 kg de lait entier pour fabriquer 1 kg de beurre. Les différentes étapes de fabrication du beurre sont:
📌 source: Site de la filière laitière
La production mondiale estimée de beurre en 2022 était de 11,56Mt.
Selon l’USDA, l’Inde est le premier producteur mondial de beurre, devant l’Union Européenne et les Etats-Unis.
En revanche, en 2022, la collecte laitière chez les principaux pays exportateurs était peu dynamique, suivant ainsi des tendances déjà perçues en 2021 : en janvier 2022, la collecte globale a enregistré un ralentissement de la production de 2% comparé à janvier 2021. L’impact mécanique est donc une diminution de la disponibilité en matière première pour la production de beurre.
La consommation observe quant à elle un rebond, avec un engouement marqué pour les produits au beurre, notamment en Chine et au Moyen-Orient, ce qui contribue à augmenter la demande mondiale et entraîne une pression sur les prix. La France est le premier consommateur (8kg par habitant et par an).
Une augmentation 19% de cette dernière pourrait également être observée à l’horizon 2026 selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture).
En 2022, les plus grands producteurs européens de beurre étaient l’Allemagne (477.10kT), la France (410,12kT), l’Irlande (299,40kT), la Pologne (247,23kT), et les Pays-Bas (214,08kT)
On a observé une baisse des fabrications de beurre en 2022 chez les principaux pays producteurs européens en partie en raison de collectes laitières en repli. La hausse des températures estivales est également une source d’inquiétude pour les producteurs, dans la mesure où les températures élevées sont peu compatibles avec la production de lait et de fourrages et vient accentuer la baisse saisonnière de la production.
La baisse de la production de beurre se fait également au profit des fabrications de crème ou des fromages pour lesquelles la demande européenne et internationale restent soutenues, et dont le processus de fabrication est plus valorisé.
En réponse à cette faible disponibilité, l’Union Européenne a fortement diminué ses exportations en beurre mais continue à répondre à une consommation interne dynamique, autant en produit de grande consommation (PGC) qu’en industrie agroalimentaire.
Les différents types de beurres sont :
L'empreinte carbone du beurre varie en fonction de plusieurs facteurs tels que la méthode de production, l'alimentation des vaches laitières et la gestion des déchets. Les émissions de gaz à effet de serre associées à la production de beurre sont principalement liées à la production de lait et à la transformation du lait en beurre.
En fonction de ces différents facteurs - et selon les études - l’estimation des émissions GES de la production de beurre peuvent varier.
Dans une étude publiée en 2020 dans International Journal of LCA assessment, il est estimé que l’intensité du beurre se situe entre 8.1kgCO2eq/kg et 16.9kgCO2eq/kg.
La base Agribalyse 3.1 donne elle un facteur d’émission pour le beurre 82% doux à 7.89kgCO2/kg.
En comparaison, les émissions de la production de margarine sont en 6 fois moins élevées.
Les élevages de vaches pour la production de lait, servant à la fabrication du beurre, peuvent impacter la biodiversité selon 4 principaux mécanismes :
Des pratiques agricoles durables peuvent être mises en place pour réduire l'impact sur la biodiversité. Cela peut inclure la préservation des zones forestières, l'adoption de systèmes d'élevage plus durables, la réduction de l'utilisation de produits chimiques, et la mise en œuvre de pratiques de gestion des terres respectueuses de la biodiversité.
Selon l'UNESCO, la production d'un kilogramme de beurre nécessite environ 5 214 litres d'eau, une estimation basée sur la notion d'"empreinte eau".
L'empreinte eau englobe l'eau consommée tout au long de la chaîne de production, y compris l'eau nécessaire pour cultiver la nourriture des vaches laitières, l'eau que les vaches boivent, l'eau utilisée pour nettoyer les installations et l'eau utilisée dans le processus de transformation.
Les éléments à privilégier pour le choix d’un beurre permettant de réduire l’impact environnemental sont les suivants :
En France, il existe 2 principales mentions valorisantes :
Mention “Agriculture Biologique” : elle certifie au consommateur que le beurre est issu d’un lait et d’un mode de production soumis à des règles spécifiques :
Le producteur de lait fait l’objet de contrôles particuliers pour obtenir cette certification et le lait est collecté et écrémé par l’entreprise laitière dans un circuit réservé au « bio » (depuis l’élevage, la collecte, le stockage, la transformation, le conditionnement et la vente).
AOP (Appellation d’Origine Protégées) : il existe 3 beurres AOP, chacun obéissants à une liste de critères :
D’autres signes existent pour témoigner de la qualité ou de l’origine d’un beurre.
Certains beurres peuvent ainsi être AOC (Appellation d’Origine Contrôlée, spécifique à la France) avant de devenir AOP (Europe). Le Label Rouge, ouvert à tous les produits, quelle que soit leur origine géographique, garantit quant à lui la fabrication du beurre selon des méthodes traditionnelles (beurre cru ou de baratte).
<aside> 💡 A noter que les labels AOC, AOP et Label Rouge mettent plutôt l’accent sur la qualité, le goûts ou l’origine, mais ne garantissent pas de bonnes pratiques en matière de durabilité environnementale ou sociale.
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En France, certaines fermes s’engagent également dans une initiative “ferme laitière bas carbone”.
Cette dernière a été portée et développée par le Cniel (Centre National Interprofessionnel de l'Economie Laitière) et vise à promouvoir des pratiques agricoles et des leviers d’action afin de réduire de 20% l’empreinte carbone du lait produit d’ici 2025.
Ministère de l’Agriculture, Le beurre: production et consommation, 2022
CNIEL Dossier de presse beurre, 2023
Potential for improving the carbon footprint of butter and blend products
Beurres : définition et appellations
Margarine vs. butter: which is better for the environment
Rôle de l’élevage dans le perte de la biodiversité
Agriculture, échanges et environnement - le secteur laitier
[Le marché du beurre reste tendu face à de moindres disponibilités](https://www.tendances-lait-viande.fr/le-marche-du-beurre-reste-tendu-face-a-de-moindres-disponibilites/#:~:text=Pour 2022%2C l'USDA table,plus incertains en poudres grasses.)
Eurostat - Production de beurre
Risque de pénurie mondiale en matière grasse laitière
Potential for improving the carbon footprint of butter and blend products