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📌 Dernière mise à jour le 19 décembre 2023.
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⏱️ Cet article synthétise de manière macroscopiques les principaux facteurs d’impact environnementaux des différentes filières alimentaires.
Temps de lecture estimé: 5 minutes
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Les filières alimentaires présentent chacune des spécificités de production et distribution, contribuant ainsi de manière différentes aux émissions de GES.
La réduction de ces émissions nécessite une compréhension des différents postes d'émission spécifiques par filière.
🌾 Grandes Cultures
Principaux facteurs d’impact:
- Engrais Azotés: La fertilisation azotée, minérale ou organique, représente 70 à 90 % des GES émis au cours du cycle de vie d’une matière première agricole jusqu’à sa sortie du champ.
- Gestion des Sols: Les pratiques telles que le labour intensif peuvent libérer du carbone stocké dans le sol
- Mécanisation: L'utilisation de tracteurs et d'autres équipements motorisés entraîne des émissions de CO2
- Irrigation: La consommation d'énergie pour l'irrigation peut contribuer aux émissions de CO2
- Transport et Stockage
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🌱 Les légumineuse ne nécessitent pas d’engrais azotés car elles fixent l’azote elles-mêmes. Elles contribuent donc à la lutte contre l’érosion et l’appauvrissement des sols et limitent les émissions de gaz à effet de serre et la pollution.
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🐮 Filières animales
La filière animale est une source importante de GES, notamment de méthane et de protoxyde d'azote.
Les émissions proviennent principalement de 4 grands postes:
- Alimentation des animaux: La première source de GES des filières animales est la production d’aliments pour animaux: 42 % des émissions GES de l’élevage européen. En effet, elle comptabilise les émissions associées aux cultures dédiées et à la fabrication des aliments, mais également celles dues au changement d’usage des sols. Nourrir les bêtes qui nous nourrissent est en effet une des raisons majeures de la déforestation, notamment en Amérique du Sud. Cette dernière alourdit le bilan carbone de la viandes
- Fermentation Entérique: Les ruminants, tels que les vaches et les moutons, produisent du CH4 lors de la digestion. En digérant l’herbe et les fourrages, les bactéries de leurs estomacs produisent naturellement du méthane qui est rejeté dans l’air via leurs flatulences. Ce processus de « fermentation entérique » est responsable de 22 % des émissions GES de l’élevage européen
- Gestion du fumier: Le stockage et la manipulation du fumier entraînent des émissions de CH4 et de N2O plus ou moins importantes en fonction des méthodes utilisées. Ces émanations des effluents comptent pour 19% des émisions GES de l’élevage européen
- Consommation d’énergie au niveau de l’exploitation: Compte pour 17% des émissions L'utilisation de combustibles fossiles pour chauffer, éclairer, et faire fonctionner les équipements
🥦🍓 Fruits & Légumes
Principaux facteurs d’impact:
- Engrais et Pesticides: La fabrication et l'application d'engrais et de pesticides sont associées aux émissions de N2O et de CO2.
- Consommation d’énergie des exploitations: Faire pousser des fruits et légumes en dehors des saisons nécessite en effet des cultures sous serre et bien souvent une hausse de la consommation d’énergie (eau, plastique…) pour couvrir les besoins naturels des végétaux.
- Gestion des Sols: Les pratiques telles que le labour intensif peuvent libérer du carbone stocké dans le sol
- Irrigation: La consommation d'énergie pour l'irrigation peut contribuer aux émissions de CO2
- Transport et Réfrigération
🚢 🐟 Aquaculture & Pêche
Principaux facteurs d’impact:
- Alimentation des Poissons: Les poissons d’élevage sont habituellement nourris avec des aliments composés de farine de poissons (pour environ 25%), d’huile de poisson (environ 15%), mais aussi avec des ingrédients végétaux issus du soja, de la féverole, du pois ou encore du colza. Hormis dans le cadre de quelques filières certifiées bio, ces aliments ne proviennent pas de sources durables. La farine et l’huile sont par exemple issues en partie de la pêche minotière, qui est une pêche intensive aujourd’hui beaucoup pratiquée dans les eaux chiliennes et péruviennes, et dont la finalité est de nourrir des poissons et animaux d’élevage à travers le monde. Cela impacte nécessairement l’ensemble du cycle d’élevage des poissons, et contribue aux externalités négatives de l’aquaculture sur l’environnement.
- Consommation d’énergie des bateaux de pêche utilisant des combustibles fossiles émettent du CO2. La moyenne mondiale se situe à 0,6 litre de gasoil par kilo de poisson capturé, mais la consommation n’est pas égale entre les différentes techniques de pêche. Le chalut de fond, tracté par la puissance motrice du navire, est l’engin le plus consommateur de gasoil, en plus d’être le plus destructeur pour les fonds marins.
- Destruction des habitats: Certains types de pêche, comme la pêche au chalut qui traîne de lourds filets sur le fond marin, peuvent endommager ou détruire les herbiers marins et autres habitats marins. La destruction de ces habitats libère le carbone stocké dans les sédiments, transformant ces écosystèmes en sources de CO2 plutôt qu'en puits. Les chercheurs considèrent que ce déficit de séquestration du carbone dans l’océan profond représenterait environ 25 % supplémentaires npn comptabilisés aujourd’hui dans le bilan carbone de l’activité de pêche
- Consommation d’énergie des sites d’aquaculture liée aux infrastructures qui permettent d’élever des poissons en dehors de leur habitat naturel
- Conservation: Les émissions liées au conditionnement et à la chaîne du froid - la méthode de conservation du poisson pendant le trajet peut nécessiter une congélation du poisson directement sur le bateau. L’impact de la conservation reste cependant moindre par rapport à celui lié au trajet
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🌊 Le "blue carbon" (carbone bleu) fait référence au carbone stocké et séquestré dans les écosystèmes côtiers et marins. Ces écosystèmes, comme les mangroves, les herbiers marins et les marais salants, ont une capacité exceptionnelle à capturer et stocker de grandes quantités de CO2 de l'atmosphère.
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